La dernière bataille de Normandie se déroule à une dizaine de kilomètres, dans la plaine qui domine le monument érigé depuis à Montormel. Ce sera la bataille de la poche de Falaise-Chambois qu’on a appelé « Stalingrad en Normandie ».
Le 20 août, le reste de l’armée allemande (qui a réussi à s’échapper de l’étau des armées alliées parmi lesquelles, à côté des Canadiens, des Polonais et des Américains, il faut citer le 12ème corps britannique commandé par le Général Dempsey et le 30ème corps) s’enfuit en direction de la Seine. C’est la retraite allemande qui commence.
Le plus fort de la bataille s’est situé les 20 et 21 août ; le 22, Vimoutiers est libéré par les soldats canadiens, comme le rappelle la plaque apposée sur le mur de l’église près du moulin.
Mais, Vimoutiers n’est qu’un amas de ruines après les bombardements américains du 14 juin, et il y a peu de monde pour applaudir les libérateurs.
En août 2013, grâce à Claude Bignon et Lydie Berger, de nouveaux éléments ont refait surface, nous éclairant sur le déroulement des faits entre le 21 et le 23 août 1944.
Voici des extraits de journaux de marche des régiments canadiens Black Watch (également appelé Royal Highland Regiment of Canada) et Calgary Highlanders :
21 août
Journal du 1er bataillon du Black watch : « Nous avons rencontré une opposition aux environs de Vimoutiers. À environ 17 h, le lieutenant Gaull, le sergent Cartwright et le sergent Sherwood sont tués en action de combat. » Journal du Calgary Highlanders : « A pour instruction de quitter Norrey-en-Auge à 5 h et de participer à l’attaque vers Vimoutiers, La Boscraie, Meulles [...]. Le Royal Highlanders (Black watch) entre dans Vimoutiers où il subit des tirs de mitrailleuse de petites formations. Le Calgary Highlanders avance jusqu’à un mile de Vimoutiers. Le lieutenant-colonel D.G. MacLauchlan l’arrête en attendant un message du Royal Highlanders annonçant le succès. Ne le recevant pas, le commandant de la brigade fait avancer le bataillon le long du Royal Highlanders pour l’assister dans la prise de Vimoutiers. À 23 h, le succès des Highlanders est annoncé et le bataillon se prépare pour un départ aussi rapide que possible. »
22 août
Journal du Black Watch : « Le bataillon entre à Vimoutiers où il consolide ses positions. Les pertes de la veille se montent à trois tués et cinq blessés. Le bataillon fait mouvement en direction d’Orbec ». Journal du Calgary Highlanders : « À 2 h du matin, la brigade fait mouvement vers Vimoutiers [...]. Elle traverse Vimoutiers à travers les moellons, le feu et les trous d’obus. La route empruntée est des plus difficiles. Au passage à Vimoutiers, elle rencontre les restes d’une formation des Royal Highlanders venant d’être confrontée à l’ennemi. Le bataillon poursuit sa route et arrive à 5 h 30 à la Boscraie. »
23 août
Journal du Black watch : « Bien que non engagé, le bataillon eut trente-quatre tués et blessés par tirs d’artillerie. Après un second bombardement, l’échelon A qui avait eu deux tués et douze blessés se replia à Vimoutiers où il passa la nuit sur les positions de la veille. »