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Margaret MITCHELL (Autant en emporte le vent)

Rare color home video footage by Russell Bellman of the « Gone With the Wind » Atlanta Premiere (December 15, 1939). Video features the Georgian Terrace Hotel, Atlanta Municipal Auditorium, Gone With the Wind Ball, and the Loew’s Grand Theatre on Peachtree Street.

16mm Kodachrome film
Courtesy Kenan Research Center at the Atlanta History Center

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Denis Barois
Rio [...]
MEXICO.10.D.F.

 Le 30 Septembre 1988

Madame,

Comme je vous l’avais promis pendant la visite que nous vous avons faite le 8 Septembre, je vous envoie un certain nombre de papiers concernant les démarches faites à ma demande par Margaret MITCHELL pour l’adoption de Vimoutiers par le Pilot Club International :

- Mes souvenirs de Margaret Mitchell écrits en 1961.
- Copie de sa dédicace de Autant en emporte le vent, du 18 Juin 1945.
- Copie de sa dernière lettre du 24 Mars 1948 montrant ses démarches pour l’adoption de Vimoutiers.
- Copie de sa dernière lettre du 14 Juillet 1949 montrant sa joie d’avoir pu aider Vimoutiers. Vous vous rappellerez qu’elle a été écrasée par un taxi au début d’Août 1949, cette lettre a donc une grande valeur sentimentale.

Je pense que ces documents vous intéresseront et qu’ils vous permettront de préciser certains points de notre petite histoire.

Recevez mes meilleurs souvenirs.Margaret Mitchell

Denis Barois.

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MARGARET MITCHELL

MEXICO, le 22 octobre 1961, on vient de redonner le film « Autant en Emporte le Vent ». Nous avons été le voir avec mon fils ainé Philippe. Cela ma donné l’idée de raconter en quelques lignes mes souvenirs de Margaret Mitchell.

Après m’être évadé de France en Juillet 1943 et avoir rejoint le Maroc en passant par l’Espagne, je suis arrivé en Février 1944 aux USA comme élève pilote. Mon entrainement a eu lieu tout d’abord dans les Etats du Sud. Le début fut à Tuscaloosa (Alabama) où nous nous posions sur de tout petits terrains récupérés à cause de la guerre au milieu de champs de coton que les noirs cultivaient. Nous les voyions lever la tête quand nous atterrissions plusieurs fois par heure.

Ayant terminé cette première partie de l’entrainement sur monomoteur en Juin 1944, nous fumes envoyés à SUMTER (Caroline du Sud) pour voler sur un petit CESSNA bimoteur. Mon inséparable ami, Jean-Marc PINEAU, qui m’avait entraîné à quitter la France occupée un an plus tôt, m’accompagnait. Nous avions acheté ensemble une Chevrolet 1939, ma première voiture sur laquelle j’appris à conduire. La route passait par ATLANTA, la capitale de la Georgie.

Jeunes de nos 22 ans et beaux dans nos brillants uniformes d’officiers de l’Air français en école aux USA, nous avons visité le 29 Juin 1944 (quelques jours seulement après le débarquement en Normandie) le Ciclorama de la bataille d’Atlanta (22 Juillet 1864). C’est une vaste peinture circulaire d’environ 40 mètres de diamètre sur 12 de haut qui est astucieusement complétée par des maquettes et des figures (soldats, canons, maisons, chevaux, arbres…) en bois ou en cire qui rendent très bien l’impression de la bataille. On accède au centre de cette oeuvre par un petit souterrain, un balcon circulaire situé au centre de la peinture permet d’examiner parfaitement les détails. En sortant de cette visite, Jean-Marc Pineau, Jean-Pierre Thomas et moi pensons à « Autant en Emporte le Vent » et à son auteur Margaret Mitchell qui, nous le savons, vit à Atlanta. Le conservateur du ciclorama nous fait la gentillesse de l’appeler par téléphone, mais malheureusement elle était malade et ne pouvait nous recevoir.

Je ne me rappelle plus si nous lui avons parlé de ce jour-là, mais je me souviens qu’en arrivant à notre base de Sumter un ou deux jours après, je lui ai écrit à son adresse, 1268 Piedmont Avenue pour lui dire combien nous admirions son livre si vivant, surtout pour nous Français qui avions plus ou moins vécu l’exode de 1940. Je ne sais si ma lettre l’interessa spécialement, mais elle me répondit une charmante lettre et nous envoyait une superbe boîte de chocolats. Je n’ai malheureusement plus cette lettre, je n’en ai retrouvé que l’enveloppe datée du 7 Juillet 1944.

Cette lettre fut le début d’une correspondance qui devait durer jusqu’à sa mort accidentelle en Août 1949.

Elle eut la gentillesse d’écrire de sa main quelques lignes au dos des photographies que j’avais prises le jour de notre visite à Atlanta. L’une d’elle représente une plaque apposée sur un lampadaire indiquant « L’éternelle flamme de la Confédération allumée pendant les fête de Autant en Emporte le Vent, le 14 Décembre 1939 par le bataillon de la vieille garde de la porte de la Ville ». J’ai sous les yeux une lettre qu’elle m’écrivit le 31 janvier 1945 dans laquelle elle commente longuement cette photographie : « This bronze plaque was placed on the only remaining gas lamp by a social-military organization named The old Guard. You will be interested that the uniform of the Old Guard includes black bearskin shakos and coats such as the soldiers of Napoleon’s Old Guard wore… ».

Je n’ai rencontré Margaret Mitchell qu’une seule fois avec mon inséparable ami Jean-Marc Pineau :
Après avoir terminé la première partie de notre entrainement et avoir obtenu notre brevet de pilote, nos « ailes » sur B25 Mitchell (une coincidence) au camp de TURNER FIELD près d’Albany en Géorgie, nous avions eu une permission.  Jean-Marc et moi avons eu une autorisation spéciale pour aller à Washington passer 8 jours chez mon oncle François Briere qui était secrétaire à l’Ambassade. Notre prochaine base était à BARKSDALE FIELD, SHREVEPORT (Louisiane) où nous devions commencer notre formation sur le fameux B26 Maraudeur. Nous sommes revenus à Turner Field au début de Décembre 44 et en passant par Atlanta, nous avons téléphoné à Margaret Mitchell qui nous reçut cette fois comme ses enfants ; mes souvenirs de cette rencontre sont vagues maintenant, je me rappelle une femme d’une cinquantaine d’années petite, vive, extrêmement simple et douce. Elle nous reçut chez elle et nous emmena dîner au Country Club d’Atlanta avec du champagne, ce qui ne nous était pas arrivé depuis avant la guerre.

Je possède encore quelques lettres d’elle écrites pendant notre séjour aux USA et je me rappelle qu’il n’y avait pas de mois où nous ne recevions une boîte de chocolats.

Quand mon entrainement fut terminé et que l’heure tant attendue de repartir vers le France fut venue en Août 45 après plus de deux ans de dures séparations, je demandais à Margaret Mitchell une dédicace pour « Autant en emporte le vent ».  Elle m’envoya un exemplaire de son livre avec une dédicace écrite de sa main : « For Lt Denis Barois, one of my French boys, with good wishes for his hapiness and prayers for his safety – Atlanta, Ga, June 18 1945″. Elle m’envoya en outre un mouchoir portant ses initiales M.M.M. sur lequel elle avait mis une goutte de parfum. Je le possède toujours.

Je relus, en anglais cette fois, « Gone with the wind » sur le Liberty Ship qui nous ramena an Août 1945 de Newport News en Algérie (c’est au cours de cette traversée que nous avons appris le lancement d’une bombe atomique sur Hiroshima).

A mon retour en France, je connus peu de jours après, aux Guitonnières à Saint Jean sur Mayenne chez les Sevin, chez qui j’avais été faire du « service civique rural » l’été 42, celle qui devait être ma chère Monique. Nous nous fiançames il y a exactement 16 ans aujourd’hui et nous nous mariâmes le 6 avril 1946 exactement 26 ans après mes parents. C’est par mon mariage que je fit connaissance avec Vimoutiers et la Normandie tristement dévastée. Vimoutiers avait été détruit à 90 % le 14 Juin 1944 (presque le jour où je visitais Atlanta pour la première fois) par un bombardement de la 9ème armée américaine.

Mon beau-père, le Docteur Jean Boullard qui s’était tant dévoué pour les victimes du bombardement, désirait trouver une organisation américaine qui aiderait sa ville. J’écrivis à MARGARET MITCHELL à ce sujet et elle nous mit en rapport avec le « pilot club », association de femmes similaire au Rotary Club. Cette association adopta Vimoutiers, envoya de nombreux colis aux nécessiteux, des tables et chaises pour l’école libre et offrit les vitraux de l’église qui avait été volatilisés lors du bombardement. Ces vitraux furent exécutés en dalles de verre éclaté par l’atelier Loir à Chartres. Nous reçumes une délégation du Pilot Club à Vimoutiers à Pâques 1949.

Margaret Mitchell fit un don qui fut consacré à l’achat d’une couveuse artificielle à l’hôpital de Vimoutiers ; une plaque rappelle ce don, elle fut faite citoyenne d’honneur de Vimoutiers en remerciement de son dévouement.

Elle mourut en Août 1949 quelques jours après avoir été renversée par un taxi dans sa ville d’Atlanta.

Une de ses lettres (16 avril 1947) dit : « La nouvelle que votre femme pensait que je pouvais ressembler à Scarlette O’Hara m’a beaucoup amusée. Dites-lui que je suis mariée depuis 1925 et que j’ai des cheveux gris et que je ne suis pas aussi dévastatrice pour les hommes que Scarlette ».

La dernière lettre que je reçus d’elle fut le 14 Juillet 1949 ; elle nous remerciait d’un parfum que nous venions de lui envoyer. Ma belle-soeur Nicole Boullard fut invitée par le Pilot Club à faire un voyage aux Etats-Unis pour faire connaître Vimoutiers à ses membres. Elle fut une remarquable ambassadrice : A la télévision, elle vantait les délices des camemberts, elle était habillée en costume normand et l’une de ses photos servit comme modèle pour la nouvelle statue de Marie Harel, inventrice du camembert, l’ancienne statue avait été décapitée lors du bombardement. Nicole Boullard  racontait à toutes ces femmes l’histoire de son beau-frère qui avait connu Margaret Mitchell pendant son entraînement de pilote 5 ans avant. Elle est allée fleurir sa tombe au cimetière d’Atlanta en souvenir de cette féconde rencontre.

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Mexico, Août 1979 : après avoir écrit ces souvenirs en 1961, je suis revenu plusieur fois à Atlanta et je suis retourné avec Monique et mon fils Henri au Ciclorama de la bataille d’Atlanta. J’ai naturellement pensé à Margaret Mitchell, mais aussi à Jean-Marc Pineau qui, après une magnifique carrière dans l’Armée de l’Air est mort dans un accident d’avion le 21 janvier 1971. Nous avons eu le privilège d’aller à Salon de Provence le 6 Juillet 1979 pour le baptême de la nouvelle promotion de l’Ecole de l’Air qui reçut le nom de « GENERAL JEAN-MARC PINEAU ».

Que sont mes amis devenus,
Que j’avais de si près connus
Et tant aimés…………….

Denis BAROIS

 

Dédicace d’Autant en Emporte le Vent

Lettre du 24 mars 1948 page 1

Lettre du 24 mars 1948 page 2

Lettre du 14 juillet 1949

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Auditions pour le film Autant en Emporte le Vent : Tallulah Bankhead, Susan Hayward, Margaret Tallichet, Frances Dee, Mary Ray, Lana Turner, Paulette Goddard, Anita Louise, Dorothy Jordan, Linda Watkins, Frances Fuller, Adrea Leeds, Jean Kent, Anne Shirley, Marsha Hunt, Mervlyn Douglas, Jeffrey Lynn, Joan Bennett, Jean Arthur, Hattie Noel, Hattie McDaniel, Vivien Leigh, Leslie Howard, and Clark Gable.

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Essai de costumes et de maquillage pour les acteurs principaux du film : Costume and make-up screen tests for the main cast of Gone With The Wind :
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À propos de Pays du camembert

Le Pays du camembert, en Normandie

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